samedi 31 octobre 2015

Le Référendum de 1995

Jacques Parizeau, Lucien Bouchard, Mario Dumont forment la sainte trinité qui voudrait de faire de la province à la tête de chien, un pays.

Ce que nous sommes depuis déjà longtemps, sans en porter le nom, ni les droits internationaux.

Tout le monde perdre au change.

Le Canada verra son pays presque lui échapper.
Le Québec se fera voler le sien.

Jean Chrétien, qui avait promis de facilement régler le cas du Québec, a largement échoué. Une semaine avant le résultat fatal, le "oui" est en avance dans les sondages. Le Canada tremble. De Vancouver aux Maritimes en passant par Peterborough, les citoyens harcèlent pour que le Québec "ne brise pas leur pays". Justement ce n'est que le leur. Comme dans un mariage où un des deux partenaires voudraient quitter, celui qui serait quitté devient possessif et interventionniste. On se rapproche du crime passionnel.

C'est très certainement malsain en tout cas.

Les réseaux d'organisateurs se mobilisent et avec la complicité d'Air Canada, qui offre des rabais aux canadiens qui prendront l'avion en direction du Québec. On y envoie un paquet de Canadiens pour faire un indigeste love-in au centre-ville de Montréal. L'effet sera contre-productif, le soir des résultats, ce sera la région de Québec qui laissera tomber le "oui" et Montréal qui redressera les scores pour ramener le "oui" à 50% de chaque côté.

Les effets de la triche auront raison de tout. Des résultats du oui comme des résultats du non.
Toute démocratie a ses ruses.

Le Canada, dans les semaines qui ont précédé, a accéléré l'acceptation des demandes de citoyenneté et a "produit" des centaines et des centaines de nouveaux canadiens qui ont toutes les raisons d'aimer ce pays qui les acceptent. On sort aussi les gros sous en offrant à tous un drapeau du Canada gratuitement si on le commande par téléphone. Ce love-in à Montréal créé surtout de l'hostilité. Une hostilité réunie dans les propos alcoolisés de Jacques Parizeau le soir du résultat fatal. Parizeau ne se trompait pas dans son constat, mais on ne le réalisera que des années plus tard. Pour le moment, on le trouvera tous un peu grossier. À tort.

Du côté du "oui" il ne fait aucun doute qu'il y a probablement aussi eu triche. 93,25% de l'électorat valide a voté. C'est énoooooooooooooooooooooooooooorme. On ne reverra jamais ça. Dans Chomedey, quartier non seulement très anglophone mais aussi assez italien et ethnique, 11,26% des votes ont été rejetés. Dans un des bureaux ce sont même seulement 130 bulletins qui ont été acceptés et 152 rejetés. 31 scrutateurs seront blâmés pour rejet déraisonnable des bulletins de vote...probablement en faveur du "non".

54 288 voix sépareront le "non" du "oui". Un stade olympique remplis de cris, d'autochtones, de personnes âgées effrayées, de "haters" de séparatistes, d'anglo, de gens d'affaires frileux et de conservateurs de la région de Québec.

Le dollar plante dans les jours qui précèdent le vote. Le "oui" menace de gagner. La peur domine tous les marchés. Le courage se trouve entre la peur et l'audace. Chacun son camp.

50,58% pour le non.
49,42 pour le oui.

Un cheveu.

Je me revois debout dans mon salon de l'appartement du Boulevard des Laurentides où j'étais en communication avec une amie en Europe. Elle voulait vivre le moment en direct elle aussi. Elle vivra la désolation, C'est tard que je réaliserai qu'un de mes amis, (nous avions organisé une soirée de fête), nous avait tous filmé pour la postérité.

Je ne vois plus cet ami. Je serai curieux de revisiter ces images.

Ce moment qui ne fût pas.
Ce moment faux pas.
Ce moment 'faut pas.

On dit que la souveraineté est à son plus bas.
C'est du gros wishful thinking
6 mois avant le référendum, la souveraineté était à 39% dans les priorités des Québecois.
6 mois plus tard à 0,08 de 50%.

Pas inquiétant le statut de la souveraineté en ce moment.
Un Trudeau au pouvoir forme toujours de bons nationalistes Québécois.

On a failli se choisir un pays hier, il y a 20 ans.


Aucun commentaire: