vendredi 12 février 2016

Le Parc Du Malheur qui Brûle en Oregon

Le comté de Harney est rural dans le Sud-Ouest de l'Oregon.

Même si il s'agit du plus grand comté de l'État de l'Oregon, il ne compte qu'à peu près 7700 habitants. On y compte 14 bétails par habitant pour peupler les larges étendues. 75% du comté appartient au gouvernement des États-Unis. Il est tour à tour géré par le Bureau de Réclamation des États-Unis, le Bureau de Gestion des Terres. le Département de l'Intérieur Responsable de la Gestion de la Préservation de la Faune et le Service des Forêts des États-Unis.

Beaucoup de monde pour beaucoup de kilométrage de propriété terrestre.

Le Malheur National Wildlife Refuge, situé dans le comté de Harney, a été établi en 1908 par le Président Theodore Roosevelt. L'endroit est considéré comme l'un des endroits les plus importants aux États-Unis pour l'observation des oiseaux. L'économie locale génère pas moins de 15 millions de dollars par année simplement dans le tourisme et l'observation des oiseaux.

Mais avant 1908, l'élevage de bétail allait bon train dans le parc. La famille Hammond entre autre y faisait passer ses troupeaux depuis 1870. Les chicanes entre les propriétaires de troupeaux et le gouvernement ont peu à peu escaladé, devenant des menaces ouvertes et des propos hostiles 100 ans plus tard.

En 1994, la famille Hammond a causé de l'obstruction et manifesté de la désobéissance civile lors de la pause d'une clôture délimitant les zones de propriétaires et celles du gouvernement.
Le père Hammond y faisait obstinément passer ses vaches et avait promis au gens du gouvernement de leur arracher la tête et de chier dans leur cou si jamais on empêchait ses bêtes de se promener là où elles l'entendaient. Lui et son fils ont été emprisonnés, mais un soutient d'au moins 500 propriétaires de troupeau les as accueillis à leur sortie de prison.

Mais les Hammond n'en resteraient pas là.

En 2001, des chasseurs les surprennent à mutiler illégalement un troupeau de chevreuil. Afin d'éloigner les chasseurs, mais aussi pour supprimer les preuves incriminantes, les Hammond mettent le feu au secteur. Ils s'en sortent en bernant le jury sur l'idée qu'ils avaient incendié le coin pour se débarrasser de mauvaises herbes envahissantes.

5 ans plus tard, les Hammond incendient un nouveau secteur afin de protéger leur gibier pour l'hiver. La vie d'un pompier est gravement mis en danger et le père et le fils de la famille sont envoyés en prison, le premier pour trois mois, le second pour un an.

Dans le but de tempérer les tensions, le gouvernement a développé dans le secteur, en collaboration avec le 25% propriétaire du comté. Tout le monde semblait heureux de la saine harmonie dans le partenariat qui a duré plus de 15 ans lors du réagencement du secteur en 2013.

Pendant ce temps, en 2014, au Nevada, Cliven Bundy, vit le même type de sentiment d'injustice. Il fait passer son bétail sur des terres de la Cour du District des États-Unis. Quand celui-ci choisit de saisir son bétail quand il le croise sur ses terres, après de multiples avertissements, la foire éclate. La population locale se bat à leurs côtés et le bétail restera le leur.

Bundy depuis, faisait ce que bon lui chante avec son bétail. Au début, les personnalités conservatrices et les élus Républicains ont encensé sa rébellion clamant que les terres appartenaient aux hommes et non aux gouvernements. Toutefois, ils ont tous désavoué Bundy quand celui ci a dit que "les Négros seraient tous mieux si ils redevenaient tous esclaves".

Les deux fils Bundy jurent vengeance. Ammon & Ryan sont membres de l'église de Jésus-Christ des derniers jours. Ils n'ont donc pas toute leur tête à eux. Ils se servent alors de la bataille juridique entre les Hammond et le gouvernement pour tenter de les joindre à leur cause. Quand les Hammond les trouvent un peu trop extrêmes, eux-même déjà assez extrêmes, les Hammond s'en dissocient. Ils reçoivent aussitôt des menaces de mort de la part des frères Bundy.

En décembre 2015, les Bundy accompagnés de quelques sympathisants, s'installent en permanence dans le secteur de Burns et bientôt dans le parc de Malheur dans le but de faire "une protestation pacifique".

...armée,..

Les gens du gouvernement travaillant dans le secteur sont fortement invités à quitter leur bureau, ce qu'ils feront tous. Plusieurs d'entre eux, sont intimidés et suivis jusque chez eux par les membres de cette milice improvisée.

Le 1er janvier dernier, une réunion est organisée entre les gens de la ville de Burns et "les amis de Bundy" afin de s'assurer que rien ne dégénère dans le secteur. Le lendemain, 300 personnes se réunissent et organisent une marche qui se termine devant la résidence des Hammond. Ceux-ci ne veulent rien savoir de tout ça et se dissocient du groupe.

Les frères Bundy, Jon Ritzheimer et plusieurs complices armés se détachent alors du groupe et investissent le refuge du parc national de Malheur. Ne voulant pas créer un nouveau Waco, les autorités les laissent faire.

La gang à Bundy prétend qu'ils sont 150 et tous armés. On dit plutôt qu'ils ne sont pas plus qu'entre 6 et 12. Ils gonflent alors leurs rangs jusqu'à 25 sympathisants.

Le 6 janvier, trois membres d'un groupe appelé pompeusement "les vétérans en patrouille" entrent sur le site et tente d'en convaincre les femmes et les enfants de quitter. Une bagarre à coup de poings en résulte.

Le 9 janvier, une milice de freaks appelée le Pacific Patriot Network encercle le refuge, mais est promptement invitée (par tous) à quitter les lieux et à ne pas servir de carburant à explosif.

Les demandes restent encore assez vagues. On sait qu'on veut avoir le droit de faire passer ses bêtes là où bon nous semble, Les frères Bundy citent beaucoup la bible et disent que c'est une voix céleste qui leur a demandé de reprendre ce qui leur appartenait.

Malheur, Burns. N'entendent-ils pas les signes de leur Dieu?

Plusieurs militants quittent de leur propre chef devant l'absence de vision. Les occupants démolissent la clôture d'un ranch afin que le bétail qui s'y trouve puisse vaquer librement là où il l'entend. Toutefois les propriétaires du ranch étaient en désaccord avec tout ça et ramène le bétail tout en reconstruisant la clôture de pâturage,

Au refuge, on fouille le net afin de tenter de trouver des preuves que le gouvernement est en tort sur les règles territoriales. On essaie de légitimiser la cause de l'occupation.

On arrête un premier plouc le 15 janvier au volant d'une voiture volée sur le site du refuge.

Lors de la troisième semaine d'occupation, des militants vandalisent les lieux, dans le but de créer un chaos qui forcerait les autorités à les attaquer et intervenir. Sans succès.

Le 21 janvier une demande claire est faite. On réclame de sortir de prison les Hammond père et fils en échange de leur non-occupation des lieux, La négociation échoue quand le FBI refuse d'échanger sur le sujet en présence des caméras.

5 jours plus tard, On procède à quelques arrestations pendant le transport de militants. Parmi celles-ci, les deux frères Bundy. Une poursuite en voiture a lieu avec Robert "Lavoy" Finicum, un passionné partisan des frères Bundy, et quand celui-ci porte la main à sa veste à deux reprises, il est tué par deux agents du FBI.

8 autres personnes qui étaient dans le refuge se rendent et 5 autres quittent sans être inquiétés de quiconque.

David Fry, 27 ans de l'Ohio, Sean, 48 ans, & Sandy Anderson, 47 ans, mari & femme, ainsi que Jeff Banta, un homme de 46 ans du Nevada occupent toujours le parc de Malheur.

Sean Anderson est recherché pour des crimes de drogues au Wisconsin. Les 4 qui y restent ne veulent pas quitter les lieux si Anderson se fait aussitôt emprisonner.

Plus de 1000 personnes enterrent  et pleurent Robert Finicum.

Cliven Bundy, père des deux autres, est arrêté à l'aéroport mercredi dernier quand il compte venir en aide à ses fils.

Fry, Anderson & Anderson, Banta se sont rendus hier après des heures de délire politico-extra-terrestre.

Ils souhaitaient être attaqués et mourir en martyr.

Un grand désespoir, très près de celui des djihadistes, transpire de tout ça.

Je ne sais pas ici jusqu'où les gens seraient prêts à aller avec Hydro-Québec...





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