samedi 27 février 2016

Les Dragons Soufflant sur le Feu

Scène vécue dans un magasin à grands rayons.

Une femme passe ses items à la caisse. Elle doit en avoir une vingtaine. Elle les paient tandis qu'un emballeur corde sa marchandise dans son panier. À la toute fin de sa commande, la dame réclame, légèrement outrée.

"Vous n'avez pas de boîte?" Je suis un peu plus loin dans la même file derrière. Non seulement je sais qu'à cette heure du jour (13h00) les boîtes, il faut les prendre sur le plancher, mais en plus, après un bref coup d'oeil, je vois bien qu'autour, il n'y a pas de boîtes. L'emballeur se donne tout de même pour la dame et va en voler une à une caisse plus loin. Quand il revient, il dépose la boîte dans le panier de madame car il n'a pas le temps de vider son panier et de stocker sa marchandise dans la boîte puisque les autres clients affluent et on est presque déjà rendu à moi qui était 3 clients plus loin. Le geste de l'emballeur lui suggère fortement de mettre elle-même ses produits dans la boîte à ce stade de la transaction.
Ce que madame prend comme une insulte. C'était comme si on avait mis une vadrouille dans les mains d'une princesse. Offusquée, elle sort la boîte du panier et la remet brusquement sur le comptoir du magasin à rayon. L'emballeur croit comprendre que son geste est un refus de la boîte, il la reprend et la reprend pour aller la remettre là où il l'avait prise. La dame l'arrête et lui dit "non! je veux la boîte!", l'emballeur lui fait comprendre qu'il est désolé, qu'il n'avait pas compris et lui remet dans le panier, ce qui la fait soupirer gravement. Elle a même un geste de parfaite frustration des bras. Le jeune homme prend alors son panier, car les clients derrière, dont moi, ne ralentissent pas la cadence et il y a menace de congestion au bout du comptoir, et ramène la panier plus loin pour lui emballer ses produits. Je l'entends lui dire avec une certaine exaspération "Je vais vous montrer madame, vous allez voir ce n'est pas tellement difficile" Il est à son tour brusque et plutôt impatient, la dame le remarque, lui dit de laisser faire, et part en furie se plaindre à je ne sais trop qui. L'emballeur revient à sa caisse, soupire, passe à autre chose. Il en a vu d'autres.

Je suis à la caisse avec un sourire de chimpanzé. Je viens d'assister à du splendide enfantillage des ligues majeures entre adultes foncièrement immatures.

Ce spectacle se donnait sur une scène sans grande envergure.

Laissez-moi vous parler maintenant d'irresponsabilité dangereuse mettant en scène de la grande immaturité entre adultes.

Beyonce a lancé un clip pour mousser la tournée qui s'amorcera en mars et de son prochain album qui sortira en avril (c'est un secret!). Un clip qui se devait d'être important car, comme beaucoup de morceaux de Beyonce depuis quelques temps, sa chanson n'a pas la gueule pour jouer à la radio. Alors aussi bien faire un vidéo qui en a. Et son clip a vraiment de la gueule. Bien tourné, nous proposant de multiples décors et d'impressionnants espaces, il est fameux. On y voit entre autre Beyonce assise sur une voiture de police de la Nouvelle-Orléans, dans un décor post-apocalyptique de l'ouragan Katrina. Ce n'est pas innocent, les autorités morales de l'époque avaient été vertement critiquées pour leur manque d'urgence dans les interventions post-Katrina chez une population majoritairement noire. Beyonce coulera à la fin du clip avec la voiture de police. Plus loin, on y voit aussi une ligne de policiers armés de casque et de boucliers face à un petite garçon noir qui danse devant eux. À la fin de sa danse, les policiers lèvent les bras comme si ils se rendaient. La caméra glisse sur les mots "stop shooting us" inscrits en graffiti sur un mur. On parle encore de noirs s'adressant aux policiers, 100% blancs quand ils abattent un noir.

Les policiers des États-Unis y ont compris un message anti-policier.  Alors que personne, policiers ou non, ne peux nier qu'il y a eu bavures dans les dix dernières années entre policiers blancs et noirs tués sans trop de justification saine.

Quand on se penche sur les paroles, on y lit:
"prove to me you got some coordination, cause I slay, slay trick or you get eliminated"


Cette phrase aurait été comprise par des policiers qui ne savent pas lire, comme une phrase qui leur serait adressée alors que Beyonce parle à sa "formation" à elle et à ses ladies.

La réaction de certains policiers est fameuse de connerie.

Oui Beyonce envoie des doigts d'honneurs bien sentis et on imagine bien à qui, et alors? Faut être moins juvéniles dans nos têtes.
Faudrait mettre la sécurité de tous le monde en danger pour ça?

À Nashville on a demandé de ne pas assurer de sécurité lors de la tournée de la jolie Beyonce. La tournée de la Queen Bey débute le 6 mars à Miami et sera à Tampa deux jours plus tard. Les deux villes ont promis l'absence de policiers pour assurer la sécurité. Nashville a invité aussi ses policiers à ne pas se porter volontaire pour sa tournée. Houston, Boston et New York considère eux aussi boycotter la chanteuse et sa formation.

En d'autres mots, on est prêts à mettre la sécurité de tous en danger pour quelques enfantillages qui n'ont pas leur place.

Si quelqu'un veut s'en prendre à la chanteuse, voilà d'importantes dates à mettre au calendrier.
L'État Islamique est il à l'écoute?

Quand il y a feu, on ne demande pas au dragon de souffler pour l'éteindre.

La police réagit extrêmement mal dans cet épisode d'immaturité concentrée et fait mal paraître sa profession.

Et en quelques part, donne un peu raison à Beyonce en ce qui concerne le jugement professionnel...

Il y aura assurément de la sécurité lors de ses spectacles, mais ce sera probablement à ses frais.

Fair enough.
Mais tellement immature.






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