mardi 29 mars 2016

Robinet Ouvert (Vessies & Lanternes)

Avons passé le weekend dans le 418. Weekend de Pâques, près de parents et amis.

Pas pu faire autrement que de croiser du regard les journaux du village, qui ont, on s'en rend compte seulement quand on s'y rend, définitivement une saveur très très locale. De là, l'impression du village. À la une du journal de dimanche la défaite en images d'un boxeur, probablement de la région car, une fois revenu chez moi, 273 kilomètres plus loin, on ne parlait ni de près, ni de loin de cet athlète. On était concentré sur ce journaliste qu'on soupçonnait être l'homme au chapeau noir.   Sur les infos du monde entier.

Je ne suis pas en train de dire que l'un est mieux que l'autre, je dis simplement que les deux villes opèrent différemment les angles sociétaires. Le maire de Québec semble d'ailleurs penser en savoir plus que nous sur ce qui se passe dans nos mosquées. C'est pas dans nos mosquées Régis! C'est dans nos gymnases de CEGEP!

Dans ce même journal se trouvait un article sur le flirt entre le Comité Olympique International et les villes qui ont envie d'accueillir les olympiques. Québec se trouve parmi celle-ci.

En 1995, la ville avait subi une triple humiliation dont je me rappellerai longtemps. Montréalais depuis tout juste 3 ans, j'avais encore de solides et relativement fraîches racines dans la région. Plusieurs amis entre autre chose qui avaient travaillé sur le comité Québec 2002, qui veillait à préparer le dossier de Québec-reçevant-les-Olympiques. J'avais souvent le point de vue de J-C et de Luc, j'avais le vibe de l'intérieur et les gens y croyaient beaucoup. Même mes parents se laissaient prendre au jeu.  On vivait fébrile et semi-excité à l'idée de recevoir le monde entier dans le sport et mon père et sa garde rapprochée d'enseignants en éducation physique (ce qu'il était lui-même), s'agitaient beaucoup en rêvant d'olympisme. 14 ans plus tard, l'année de sa mort, mon père allait vivre l'une des plus grandes émotions de sa vie en transportant la flamme olympique et en disant au terme de sa trotte, "maintenant je peux mourir heureux".

Mots fameusement prémonitoires à la lumière de son décès quelques mois plus tard.

Mais en 1995, la ville attendait les résultats du vote du comité de sélection avec beaucoup d'optimisme et disait les chances "très bonnes" d'obtenir les jeux d'hiver de 2002. On y croyait beaucoup. Mais sans le savoir encore, la ville de Québec devait y croire comme les habitants de St-Élie-De-Caxton doivent croire aux traverses de lutins.

Les programmes télés avaient été stoppés en plein après-midi et toutes les caméras avaient été braquées sur le Carré D'Youville, là où le Festival d'été sévit en face du Capitole et une patinoire l'hiver, et là où on avait installé un écran géant qui diffusait en direct de Budapest les résultats du vote entre Québec, Salt Lake City, Österund en Suède et Sion en Suisse.

Quelle humiliation ce fût! Déjà, on savait depuis un mois que les Nordiques de Québec quittaient la région pour aller gagner leurs deux coupes Stanley (Dont une l'ANNÉE SUIVANTE!) au Colorado, maintenant, la ville allait suivre une seconde amputation en l'espace de quelques semaines.

Les résultats ont été plus-que-désastreux.

Comme les villes de Graz (Autriche), Jaca (Espagne), Proprad (Slovaquie), Sochi (Russie) et Tarvisio (Italie) avaient été sacrifiées au profit des 4 finalistes, les espoirs étaient grands. Sochi allait se venger plus tard en obtenant les jeux d'hiver de 2014, on y reviendra. Mais Québec rêvait très fort d'olympisme international et les chances "très bonnes" allaient devenir un peu gênantes.

54 juges voteraient pour Salt Lake City, 14 autres pour Sion, encore 14 pour Östersund...et 7 pour Québec...

Pffffffffffffffffffffffffffffffff! la balloune avait dégonflé.
L'évènement télé n'avait pas eu lieu, on avait même interviewé un de mes amis(C'est petit un village) qui avaient travaillé sur la publicité du dossier, qui prenait tout ça avec un grain de sel, mais sûrement avec un certain pincement au coeur aussi. Il me dirait plus tard qu'il n'y avait jamais cru, mais que son métier (publicitaire) n'étant que mensonge, il était devenu assez habile pour faire passer les sentiments contraires tout en s'assurant de généreuses paies.

Les "très bonnes" chances avaient été 7 votes sur 89.
Les mêmes chances que celle d'un mononcle qui se convint que la petite blonde de 19 ans le regarde parce qu'elle le trouve de son goût et qu'elle veut se positionner à l'horizontale avec .

4 mois plus tard, la Province perdait son pays par 0,16 % des votes et la région de Québec, anticipée largement bleue, allait voter largement rouge. donnant naissance au terme "le mystère Québec".

1995: annus horribilis pour la région qui m'avait vu y passer 16 des plus belles années de ma vie.
Mais voilà, même moi, je n'y étais plus. J'avais défroqué du 418. Et était tombé amoureux du 514,

Mais je m'éloigne de mon propos.

En 1995, c'était le maire Jean-Paul Lallier qui était l'optimiste en chef de Québec 2002.

De nos jours, c'est Régis Labeaume qui serait pilote des potentiels jeux d'hiver de 2026. Mais il n'est pas full optimiste. Il est même prudent. Il en a contre le gigantisme des jeux. Sochi, quand les jeux auront lieux chez eux, il y a deux ans, gonflerait leurs coûts à 51 milliards, cachant, à la soviétique les revenus des oligarques leurs revenus au final.

Cette fois, la ville de Québec, été appelée par le CIO pour qu'elle entende ses nouveaux critères d'admission qui seraient plus payantes larges. Des villes pourraient maintenant présenter leur candidature conjointement avec d'autres villes "avoisinantes". Ainsi, Québec, qui n'avait pas une montagne assez haute pour les compétitions de descentes de ski, pourraient présenter certaines compétitions à Whistler ou Calgary.

Régis promet de seulement aller "écouter".
Vous savez que pour Québec 2002, le gouvernement québécois avait déboursé 800 000$ et la ville de Québec elle-même 400 000$ simplement pour engraisser les coffres de la CIO déposer sa candidature! 1 million 200 000 simplement pour demander la permission. Pour 7 votes au finale. Sur 89. Et là, ce n'était que les coûts "d'ouverture de dossier"

Quand j'ai entendu la nouvelle que la CIO avait appelé la ville de Québec, j'ai aussitôt pensé au Dîner de Con.  Ou a Tout le Monde en plogue Parle. Où on invite un plouc (de temps à autres dans le second exemple) pour simplement en abuser.

Régis cachait mal sa fierté en entrevue d'avoir été appelé personnellement par le CIO, mais il ne faudrait pas qu'il devienne Régis Pignon.

Le gigantisme plait beaucoup à la CIO. Il lui est payant. Des présentations conjointes, ce sera aussi des triples entrées d'argent, simplement pour présenter sa candidature.

C'est du recrutement financier que fait la CIO.

Et rien d'autre.

Québec n'est pas assez riche big aux yeux de la CIO pour qu'elle leur soit attirante.
Mais si elle peut remplir les coffres entretemps...

Il est donc important de brasser la braise olympiques, là où ça a été perdu.
Mais je ne crois pas qu'il y ait une cenne à faire là-dedans.
Au contraire.

Les gens de Rio paieront 11,6 milliards de leur poches pour les jeux de cet été.

Fais pas ton Pignon, Reg.

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