lundi 10 octobre 2016

Klaxons de Taxis

C'est une mort lente abrillée de la cape de l'agonie.

Les Taxis passent de déboutades en déboutades.

Les juges ne leur accordent rien.

Leur grève de la semaine dernière aura été coûteuse. Précisons toutefois que 40% des chauffeurs de taxis, les taxis d'Alexandre Taillefer, Taxelco, n'ont pas participé au boudage de la semaine dernière.
Les travailleurs autonomes que sont les autres ont vu leurs démarches juridiques n'aboutirent à absolument rien. Si le but, en faisant du bruit au centre-ville, mercredi dernier, aura été de se trouver de nouveaux appuis parmi la population, l'objectif n'aura été qu'à moitié atteint, les esclandres faisant naître davantage d'impatience, d'incompréhension et de nouvelles esclandres parmi les Montréalais.

Les gens ne comprennent pas, puisqu'il y a eu décret, entente, puis essai pour un an, pourquoi les taxis crient-ils alors encore?

Le mal a pour nom Uber.
Vade retro satanas!

Le gouvernement n'a pas les couilles de dompter légalement Uber. On a installé pleinement un système à 2 vitesses: Uber d'un côté et les taxis de l'autre. Les deux, ne se conformant aucunement aux même lois. La questions des permis est entre autre au coeur du litige. Que faire? Faudra-t-il les racheter? Si oui, qui va les payer? le gouvernement? Est-ce que le gouvernement devrait forcer Uber à payer les permis de taxis sur quelques années?

Quand le chauffeur de taxi crie, il crie au manque de courage politique.

Pendant 20 jours entre l'entente et le décret, Uber a continué à opérer sans vergogne. Du point de vue des chauffeurs de taxis, on plaçait le violeur sous enquête, mais on le laissait violer sa victime pendant 20 jours de plus.

Uber opérait en toute illégalité. Ne suivant aucune règle, sinon l'odeur de la pia$$e.

Le gouvernement a laissé faire. L'odeur puante de la pia$$e leur colle à la peau comme un sous-vêtements.

Cette abdication du pouvoir politique devant le pouvoir économique est très représentatif de notre sale époque. Les multinationales arrogantes sont les bienvenues, tant que vous amenez du gros bidous chez les filous, venez violer chez nous!

Drapés dans habits de fausse modernité, on parle d'avenir dans le même souffle qu'on parle d'Uber. C'est effectivement technofriendly, les véhicules et les chauffeurs sont très propres, le service est magnifique et impeccable d'un point de vue client.

Mais c'est 100% contraire à l'économie de partage. Les profits sont ceux d'une multinationale étrangère, qui laissera aux valets de pisse Libéraux, ces gens si petits, une part de la galette, en ne versant pas d'impôt à la belle province.

Le taxi standard est déjà un modèle vétuste. Cette révolution dans le monde du taxi a sonné le glas d'une époque. Le présent est multiple et expérimental. Nous sommes au coeur de l'expérience en ce moment.

Taxelco est entre les deux modèles. Alexandre Taillefer a regroupé Taxi Diamond, Taxi Hochelaga et Théo sous sa bannière Taxelco. Taillefer (avec Theo) avait justement démontré que l'on pouvait moderniser le transport en taxis professionnel, sans se faire imposer la totalité des règles des multinationales. Mais si on applique pas aux multinationales les règles prévues pour les multinationales et qu'on en invente des nouvelles pour contourner tout ça, à quoi on joue?

Sinon à tricher?

À Pittsburgh, on met à l'essai des taxis sans chauffeur. Le monde du taxi bouge à grande vitesse, il n'y a pas de doute.

Le gronde reste donc simple à expliquer comme abc:
a) Le modèle de taxi conventionnel est devenu obsolète.
b) Le gouvernement fait de l'aplaventrisme face à de riches multinationales.
c) La population est compréhensiblement séduite par la modernité.

Tout est donc en place pour que le marché s'auto-régule et que les grands perdants soient les simples chauffeurs de taxis qui ne soient ni des chauffeurs de Taxelco, ni des chauffeurs d'Uber.

Les chauffeurs de taxis ont investi des fonds de pension, des REER, 200 000$ et plus en moyenne, ils exigent que le gouvernement les sauvent de cette mort annoncée.

Il est donc aussi nettement facile de comprendre le désarroi actuel des chauffeurs dépossédés de leurs vies et de leurs investissements si difficilement gagnés.

Leur colère est légitime.

On a pas fini de mourir chez les taxis.


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