vendredi 4 novembre 2016

L'Insurrection de Budapest

Durant la Seconde Guerre Mondiale, les Hongrois sont de mêche avec les Allemands, l'Italie et la Bulgarie et à partir de 1941 de la Roumanie. La Hongrie participe donc à l'invasion de la Yougoslavie et de celle de l'Union Soviétique.

Ce sera elle, l'Union Soviétique, qui la vaincra, en complicité avec des forces Yougoslaves, Tchèques et même Roumaines en 1945.

Avec cette victoire Russe se glisse l'idée du communisme. Quand La République Populaire de Hongrie est créée en 1949, un traité d'alliance mutuelle est signé avec l'Union Soviétique qui lui permet de maintenir une aide et une présence militaire et plus subtilement, de contrôler la politique du pays.

Le parti communiste hongrois remplace l'idéologie capitaliste par la modèle de nationalisation soviétique. L'économie stagne, les niveaux de vie chutent.

La répression politique et le déclin économique qui suit, fait naître, peu à peu, une certaine agitation sociale. L'éducation traditionnelle est remplacée par une intelligentsia laborieuse. Le gouvernement de Màtyàs Ràkosi est l'un des plus récessifs d'Europe, mais tout ça est noyé internationalement dans les conflits en Corée ou dans l'intérêt que portent l'Angleterre et la France à contrer Nasser en Égypte.

En juillet 1956, Krouchtchev force Ràkosi à se démettre de ses fonctions, il sera remplacé par Erno Gero comme secrétaire général du parti communiste. Les étudiants et journalistes se rassemblent et se consultent sur la question nationale. Inspirés par les mouvements réformateurs en Pologne, étudiants et journalistes dressent une série de 16 points de réforme politique et organisent des marches d'appui. Le 23 octobre, 20 000 protestataires se rassemblent près de la statue de Josef Bem, héros national de la Pologne et de la Hongrie. On y chantera les vers d'un poème révolutionnaire interdit, Nemzeti dal, dans lequel on dit "nous le jurons, nous le jurons, que nous ne serons esclaves plus longtemps!" On découpe les symboles communistes dans le drapeau hongrois et on le laisse hisser et pendre avec son gros trou au milieu.

La colère de Erno Gero est grande. Il fait intervenir l'armée qui tue un étudiant en soirée. Les manifestants choisissent alors de faire tomber la statue de Staline dont il ne restera que les bottes, dans lesquels on y met le drapeau hongrois. Plusieurs autres morts sont faits chez les manifestants quand on veut diffuser un message radio à la nation. Dans la nuit, du renfort soviétique s'amène.

Des protestataires s'empare de la radio, de chars soviétiques embusqués, d'armes soutirées aux soldats russes. Des attaques au parlement de la part des révoultionnaires entraînent la chute du gouvernement. La résistance prend le contrôle et un cessez-le-feu est mis en place du 28 octobre au 4 novembre.

Les unités militaires soviétiques ont promis de se retirer définitivement de Hongrie.

De nombreux prisonniers politiques sont libérés.
Le politburo mène toutefois des combats en sourdine et de manière secrète.

Le nouveau gouvernement déclare la neutralité de la Hongrie, son retrait du pacte de Varsovie qui les liait à l'Union Soviétique, demande l'assistance du corps diplomatique à Budapest et celle du Secrétaire Général des Nations Unies pour défendre la neutralité nouvelle de la Hongrie. On souhaite le retrait immédiat des forces soviétiques. Ceux-ci font croire que tout ça ce fera.

Mais dans la nuit, des chars soviétiques entrent à Budapest en longeant le Danube à la fois par le Nord et par le Sud. Avant même d'avoir tiré un seul coup de feu, les Soviétiques scinde la ville en deux et contrôlent tous les ponts, couverts à l'arrière par le Danube. Le feu est ouvert sur les casernes et dans toute la ville. Les hauts gradés sont pro-Soviétique, mais les soldats se défendent ou désertent. Ou meurent.

Une réunion d'urgence est appelée chez les hauts gradés, mais seuls 3 ministres s'y pointent. L'un d'eux restera seul au parlement , rédigeant une ultime déclaration.

À 6 h du matin, les combats font rage depuis déjà 3 heures. On fait appel aux fidèles combattants de la juste cause du socialisme, on leur demande de sortir de leur cachette et de prendre les armes, mais l'écho reste sans voix. L'armée soviétique, bien équipée, écrase avec une supériorité totale un mouvement national en en éliminant le gouvernement.

L'aviation russe achève la révolte hongroise.

Plus de 2500 Hongrois sont tués. au moins 722 soldats russes et des milliers d'autres seront blessés.

26 000 Hongrois ont été amenés devant les tribunaux, 22 000 d'entre eux ont été condamnés et des centaines furent exécutés. 13 000 furent emprisonnés et des centaines d'autres déportés en Union Soviétique pour torture privée. La plupart seront libérés vers 1963.

En mai 1957, les Soviétiques augmentent le nombre de soldats en Hongrie et cette dernière accepte leur présence permanente.

La Hongrie est un État communiste à parti unique depuis.
Le 23 octobre est devenue une fête nationale au sens détourné.

L'insurrection de Budapest avait lieue vers 3h du matin, aujourd'hui, il y a 60 ans.

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