samedi 19 novembre 2016

Zombies en Marge de L'Autoroute

Les nominations d'hier n'ont rien de rassurant...

C'est comme un état d'ivresse permanent depuis plus de 10 jours.

Elle a laissé mourir 4 américains à Benghazi

Lu et félicité en commentaires dans un journal jaune.
On parlait d'Hillary Clinton.
Rien n'est plus faux que la phrase mentionnée ci-haut.

Personne n'a laissé mourir personne à Benghazi.
Croire qu'Hillary a laissé mourir des Étatsuniens à Benghazi, mérite un grand rire.
C'est vivre dans le monde de mensonges de Donald Trump.

D'ailleurs que sera le monde dirigé par Donald Trump?
C'est ce qui fait toujours peur.
À Donald Trump lui-même, assurément en premier.
Il n'est pas complètement con, il sait bien que maintenant il doit commencer à essayer de comprendre le monde autrement que sur l'angle des affaires.
Les gens souffrant d'ignorance crasse le savent qu'ils souffrent d'ignorance crasse.

C'est absolument hallucinant présentement de réaliser que:
1) Le président élu, doit maintenant commencer à s'intéresser à la géopolitique.
2) Que l'on souhaite qu'il soit "présidentiel" au lieu d'en être déjà convaincu depuis le début.
3) Que la chose la plus importante soit qu'il soit bien entouré, parce qu'au centre, tabarnak kossé qu'on a fait?

Comme je l'ai déjà mentionné, je crois que l'on a davantage rejeté le modèle Hillary que choisit le modèle Trump. C'était le prix à payer pour avoir écarté Bernie Sanders qui pouvait galvaniser la même colère qui a élu Trump.

Mais Trump restera à pratiquement tous les niveaux un recul sociétaire majeur.

Trudeau se dit optimiste de travailler avec lui mais de premiers murs d'incommunication se dressent déjà.

Trudeau se dit féministe, Trump se dit fièrement agresseur de femmes: strike one.

Trudeau a au sommet de son agenda la négociation de l'accord du libre-échange dont le contrat arrive à terme, Trump veut mettre le feu dedans et viser un accord avec l'Angleterre à la place.: Strike two.

Trudeau a comme seconde priorité la lutte contre le réchauffement climatique, Trump prétend que tout ce qui se dit de catastrophique sur le climat est une invention des Chinois afin de ratifier un accord à leur avantage. Strike three.

Difficile de ne pas avoir le moral dans les talons avec autant d'opposition avant même le premier échange.

Legault et Sarkozy sont pissants à voir aller. Ils ne savent plus du tout sur quel pied danser. L'image qui me vient en tête est celle d'un Donald Trump, fusil en main, exigeant que ceux-ci dansent pendant qu'il tire à leur pieds en rigolant. François Legault passe une semaine à dire qu'"heureusement qu'il n'y a pas de Donald Trump, ici..." à une autre disant "Je ne souffre pas de me faire comparer à Trump". El puta. El populista puta. Faudrait que ce nigaud cesse de parler de Donald, après tout, au Québec, nous étions 11% à souhaiter le voir gagner, Trump. Il n'y a rien comme un gagnant pour voir pousser des copieurs de recette.

Sarko doit franchement faire dans son froc. Ce qui s'est passé aux États-Unis pourrait facilement faire écho en France lors des prochaines élections (2017). Si une chose est certaine là-bas, c'est que François Hollande ne plait pas. Il tentera probablement de se mériter un second mandat. Les Républicains Français se voteront demain un nouveau chef. Entre Nathalie Kosciusko-Morizet, François Fillon, Alain Juppé, Jean-Frédéric Poisson, Jean-François Copé, Bruno Le Maire et Nicolas Sarkozy. Sarkozy inspire exactement le même mépris qu'inspirait Hillary Clinton. IDENTIQUE. Il incarne le même cancer politique dont la partie populiste (et beaucoup d'autre) de France veut se débarrasser.  Il semble écrit dans le ciel que demain, Sarko va se planter. La direction du vent semble tout à fait l'indiquer. Et Marine Le Pen ou Donald Trump, même rivière sale.

On est encore sous le choc, une semaine après les faits. Sonné. On tente de se convaincre que ce ne pourrait pas être si pire et arrive l'annonce qu'un extrémiste nationaliste sera un des principal conseiller de Trump.

(Le pire reste à venir je vous disais)

Steve Bannon* est le co-créateur du site Breitbart, un site d'une vulgarité sans nom et d'un douteux sens du jugement qui fait la promotion de valeurs épouvantablement rétrogrades (à l'égard de la femme entre autre), mais qui aussi fait la promotion d'idées excessivement dangereuses tout en véhiculant de nombreuses demies-vérités. Sur ce site, on vous parlera d'Hillary tuant de ses mains des Étatsuniens à Benghazi comme si ça s'était passé. C'est un peu comme entendre parler sans cesse de votre frère alors que vous n'en avez pas. Ça nage en terre psychotique.
Quand un désaxé est entré dans une église de la Caroline pour y assassiner des noirs aléatoirement , Bannon a publié sur son site le drapeau des confédérés (la part esclavagiste de la guerre civile des États-Unis) en clamant "Hissez-le haut et fièrement, ce drapeau représente un glorieux héritage".

Impossible de ne pas lire cela sans penser à un hommage à l'assassin.
Et ça conseillera le président...

"We want to take our country back" est une phrase qu'on entend beaucoup dans sa bouche et qui s'est aussitôt glissée dans la bouche de Donald Trump.

Back from what?

Des noirs?
Ça fait 8 ans que le pays a été "volé" pas les noirs?
Quel pays?
De quel monde désillusoire êtes vous issus?

Que du recul.

Quand Réjean Houle, en 1995, mal avisé, a offert le poste d'entraîneur au totalement inexpérimenté Mario Tremblay derrière le banc du Canadien, ça durera 159 matchs. Ça coûtera Patrick Roy et donnera la Coupe Stanley au(x) Nordiques Colorado. Ça fera patate deux ans plus loin. C'est étrange le nombre de fois où j'ai lu que l'on soupçonne de voir dans le prochain mandat une destitution qui serait inévitable. Plombé par Trump lui-même. Un face-à-face entre entraîneur et gardien qui serait celui d'un peuple avec son Président et qui forcerait le divorce.

Il se plantera tout seul.

Je pensais à tout ça, éméché comme si je m'étais battu alors que tout simplement fatigué, mangeant une grasse poutine achetée dans un entrepôt Étatsunien tout aussi vulgaire. J'étais assis au volant de ma voiture stationnée, j'avais peu de temps pour manger. Je le prenais, le temps, gauchement. Baissant tout mes standards de qualité alimentaire habituels. J'étais zombie.

Il me semble que tout les standards ont désormais baissé depuis le 8 novembre dernier.

Je faisais face à l'autoroute et regardait le trafic en action. Je zonais en même temps. En tournant la tête vers ma gauche, je voyais, dans sa voiture, un autre homme au volant de celle-ci regarder la même autoroute, sans toutefois démarrer son char ou initier des mouvements de circulation automobile. Il regardait l'autoroute, comme abasourdi. Zombie, lui aussi.

Nous somme plusieurs zombies comme ça. Errant à l'aguet.
Partout. Surtout aux États-Unis.

Ce n'est pas la colère qui nous reste incompréhensible, 11 jours après le drame du 8 novembre dernier.

C'est le véhicule choisi qu'il faille maintenant gérer sur nos routes.

Du rétrograde.

*Les deux premiers à se féliciter de sa nomination ont été un ex-chef du ku-klux-klan et le chef du parti néo-nazi des États-Unis...dis-moi qui tu fréquentes...

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