jeudi 22 décembre 2016

La Bataille de Beaumont-Hamel

Décembre 1915.

Le commandant en chef des armées française Joffre souhaite une première attaque conjointe qui se ferait avec les Britanniques. C'est la Première Grande Guerre et les Allemands ont lancé une grande offensive sur Ypres, mais au cours de l'an 1915, le secteur reste calme.

En février de l'année suivante,  la bataille de Verdun précipite les choses. Le maréchal Foch, commandant des forces britanniques, offrent son aide aux Français. Mais les soldat britanniques sont peu expérimentés.

La coalition regroupera des troupes de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Canada, des Bermudes, de l'Afrique du Sud, de l'Inde Britannique, de la Rhodésie du Sud, de France et de Terre-Neuve, pas encore membre du Canada.

Le 1er juillet devrait sonner l'attaque. Dans le département de la Somme au Nord afin de les détourner de Verdun, plus au coeur de la France, là où ils gagnent du terrain. On s'attend à une faible résistance de la part des Allemands. Plus de 50 000 soldats alliés bombardent les Allemands pendant une semaine afin de briser leur ligne d'attaque qui scinde la France en deux.

Mais quand les soldats alliés sortent des tranchées, ils découvrent quelque chose qu'ils n'avaient pas prévu. La ligne offensive allemande est intacte. Le bombardement de plus d'une semaine, que l'on croyait dévastateur, ratait sa cible toute la semaine. Les Allemands n'ont jamais été plus prêts. Les alliés sont presque assiégés sur 4 kilomètres de front. La plupart des divisions sont composées de recrues. On ne pense même pas être obligé de porter un casque. En plus de rater le cible, plus du tiers des bombes larguées, ainsi que les grenades, n'ont tout simplement pas explosées lorsque lancées.

Plus d'un million d'obus dans le vide pendant 7 jours.

De plus, hors des tranchées, les armes s'enrayent. Et les soldats allemands ont des casques en acier de forme concave qui les protège là où les alliés sont carrément nus. L'équipement des soldats alliés est extrêmement lourd (36 kilos), les Allemands, sont libres de leur bras, cachés sous terre. Monter les talus est un désastre. 8 hommes sur 10 sont tués, pesants. Sur 100 mètres on perd près de 80% des escadrons en marche.

Les barbelés allemands emprisonnent les soldats alliés et ceux-ci tentent de les faire exploser avec des obus schrapnel. Sans succès, les barbelés changent à peine de couleur. L'attaque du premier jour fauche à lui seul 19 240 vies alliées, font disparaître 2082 autres, font 35 493 blessés, 585 soldats se font faire prisonniers et 57 400 sont mis hors de combat, soit 18% de toute l'armée de coalition.

À 100 mètres des tranchées alliées, les allemands ont utilisé les reliefs naturels de Beaumont-Hamel, le ravin des collines, afin d'y cacher des bataillons de 1000 hommes. Tout juste sous le nez des alliés. Les allemands ont creusé sous terre, un véritable fort d'artillerie et utilisent la colline comme rempart naturel. Comparées aux lignes allemandes, les lignes alliées sont particulièrement mal organisées.

La coalition compte pourtant 150 000 soldats.  Les Allemands sont beaucoup moins. Ce qui finira par les faire retraiter dans la durée de ce que l'on appellera la bataille de la Somme.

Mais en ce premier jour à Beaumont-Hamel, le chaos règne dans les mouvements alliés et on estime à 30 000 morts dans les 6 premières minutes de la bataille, simplement en sortant des tranchées et dont les cadavres retombaient dans leur propre tranchées. Ce fût un massacre absolu.

On comprend la mesure de la catastrophe, débutée vers 7h30 du matin, seulement autour de 14h00.
Le Royal Regiment de Terre-Neuve à lui seul perd 801 hommes sur 865m soit 92 % de son régiment.

La bataille, que l'on avait d'abord cru courte se terminera 3 mois et demi plus tard. Grâce entre autre à la première utilisation des chars d'assaut dans un conflit guerrier de cette ampleur.

Cette année marquait les 100 ans de ce désastre meurtrier, le plus dévastateur en termes de pertes non civiles, en une seule journée.

Particulièrement pour le Régiment Royal de Terre-Neuve.

Le 1er juillet dernier, le Canada, fêtait sa constitution,
le Québec ses déménagements,
et Terre-Neuve et le Labrador, ses morts vaines il y aura maintenant plus de 100 ans.


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