mercredi 3 mai 2017

Le Péril Menaçant de la Turquie

Vers la fin des années 60, Recep Tayyip Erdogan étudie la politique à Istanbul tout en travaillant comme entrepreneur indépendant. Au milieu des années 70, il devient membre du Parti du Salut National en Turquie, il en est le président de l'aile jeunesse. Le PSN est un parti islamiste alors dirigé par Necmettin Erkaban.

En 1974. Erdogan écrit, dirige et joue une pièce de théâtre conspirationiste appelée pompeusement Comprendre (en Turc) , pièce qui se veut avant-gardiste et qui présente la franc-maçonnerie, le communisme et le judaïsme, comme des périls menaçants pour la Turquie. Sa carrière politique est interrompue par le putsch de 1980 qui se maintient jusqu'en 1983. Erdogan joint alors, en 1983, le Parti de la Prospérité dont le dirigeant n'est nul autre que Necmettin Erkaban.

Erdogan est élu maire d'Istanbul en 1994. Il se présente comme le maire de l'anti-corruption. Il a de belles réussites. Les coupures d'accès à l'eau se font plus rares et les manques d'électricité aussi. Un projet de métro est aussi réalisé et mis sur rails. Il piège des gens d'affaires corrompus en organisant avec eux une réunion où il y avait caché des journalistes. Les corrompus s'exposent et ceci rend Erdogan fort populaire.
Mais les milieux laïcs et l'armée surtout reste sceptique. Erdogan cache une islamisation de son pays. Dès 1996, plusieurs établissements populaires dépendant de la municipalité ne servent déjà plus d'alcool.

En 1997, il cite le poète nationaliste, Ziya Gökalp, en disant " Les minarets seront nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées nos casernes et les croyants nos soldats". Tout ça est jugé comme une incitation à la haine et on le coffre en prison pendant 10 mois.

À sa sortie en juillet 1999, Erdogan et les militaires restent à distance. Chacun se méfiant de l'autre. En Turquie, les imams sont des fonctionnaires affilliés au directorat des affaires religieuses, lui même relevant directement du Premier Ministre. Erdogan se prononce en faveur d'une séparation de l'Église et de l'État. Il fonde le Parti de la Justice et du Développement (l'AKP) et en devient le Président.

En 2002, son parti gagne les élections, mais Erdogan ne peut pas occuper le poste de Premier Ministre puisque son passage en prison l'empêche de le faire moins de 5 ans après sa libération. De plus, un Premier Ministre doit avoir fait 4 années d'études supérieures minimum. Erdogan affirme avoir obtenu un diplôme, après 4 années d'études à la faculté des sciences économiques et administratives de l'Université de Marmara, à Istanbul. Toutefois, Ömer Basoglu, opposant politique qui y a étudié, dit qu'il ne l'a jamais croisé sur place, prouve que son nom n'y apparaît nulle part et aucune photo ne montre l'ombre de l'ombre d'Erdogan. Finalement, l'école qu'Erdogan affirme avoiur fréquentée n'existait pas au moment où il prétend l'avoir fait. Basolgu est assassiné retrouvé mort de maladie peu de temps après.

On change les règlements en chambre, on investit d'abord Erdogan comme député puis il devient chef dès 2003. La Turquie commence à se réécrire sous la main de Recep Tayyip. Il est élu Président de la Turquie en août 2014. Tout de suite, il affirme vouloir renforcer les pouvoirs de la fonction présidentielle en réécrivant la constitution. Il ancre le pays, dès son arrivée, dans un conservatisme religieux affirmé. Anti-féministe, les femmes perdent à peu près tous leurs droits. On les efface. Som gouvernement rappelle que les Femmes sont d'abord des mères, qu'elles devraient avoir au minimum 3 enfants, et que l'avortement devenait maintenant un forme de génocide.

Siktir lan.

En juillet 2016, l'élastique se fend dans la tension entre une partie de l'armée et le Président. Un Coup d'État, le 4ème depuis 1960 en Turquie, devient le premier Coup d'État raté, mais alors là, complètement, par une faction trop amateur de l'armée.

Un fusible brûle dans la tête d'Erdogan. Il fait licencier des dizaines de milliers d'employés du secteur public. 18 000 personnes sont ensuite placées en détention et 50 000 autres se voient privés de passeport.

La paranoïa et les dérives autoritaires prennent de l'expansion.

Le 16 avril dernier, Erdogan se fait voter une courte majorité qui lui donne maintenant le droit de réformé tout le système de justice, de nommer lui-même juges et policiers. Du coup, il engage des poursuites contre 11 000 policiers et limoge 4000 autres fonctionnaires. L'accès aux information internationales est aussi maintenant censuré sur le net.

En espérant que tout ceux qu'Erdogan vilipende, soit l'armée de demain.

Qui réussira peut-être un jour Juillet 2016.

Ne serais-ce que pour les femmes.

La religion est le luxe des pauvres d'esprit.  

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