mercredi 2 août 2017

Cinéma Paradiso********************Un Air de Famille de Cedric Klapish

Chaque mois (vers le début) je vous parlerai d'un film. Tout comme je vous parle d'un disque (vers le milieu) et d'un livre (vers la fin). Je vous parle d'un film tiré des DVD  chez nous, un film qui m'a plu par sa facture visuelle, sonore, narrative, par ses interprètes, sa réalisation, son esthétique, son propos, bref pour son impact sur ma personne. Bien souvent, pour tout ça en même temps.

Un film est un voyage à très peu de frais. Un propos souvent transposable d'époques en époques.

Un Air de Famille de Cédric Klapish a été écrit à 4 mains par Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui, interprètes du film, mais aussi couple à la ville (jusqu'en 2012). C'est d'abord une pièce de théâtre qui connait un vif succès dans les 4 derniers mois de 1994.

L'exact même casting sera réengagé pour le tournage du film.

La comédie raconte l'histoire de la famille Ménard qui se réunit toutes les semaines "Au Père Tranquille", café tenu par Henri, le fils aîné. Cette fois, il s'y rassemble pour souligner le 35ème anniversaire de naissance de Yolande, la femme de Philippe, fils cadet des Ménard. On attend Arlette, femme d'Henri, qui a quitté le domicile conjugal (mais seul Henri le sait). Betty, la plus jeune, parait célibataire, mais en fait, elle a une relation avec le serveur, Denis. Les vieilles rancunes surgissent et Philippe, au tempérament endiablé, s.emporte presqu'en tout temps dans une ambiance où le ton ne cesse de monter jusqu'à l'avénement d'un tout nouvel ordre familial.

Jean-Pierre Bacri incarne Henri, fils ainé propri du café. plaqué par sa femme à l'insu de tous, au tempérament bougon. Il est parfait.
Wladimir Yordanoff joue Phillipe, le fils cadre au gros ego, le contraire de son frère.
Agnès Jaoui incarne Betty, jeune et rebelle.
Catherine Frot est hilarante en épouse de Philippe célébrée, dépassée par à peu près toute les conversations.
Jean-Pierre Daroussin joue le serveur, Denis.
Claire Maurier incarne la malhabile et superficielle mère Ménard.
Cédric Klapish incarne lui-même le père dans un flashback de 1967.

Le film (et la pièce) sont un véritable cours de dialogue comique. Digne des frères Marx.

"La famille c'est comme un cadeau, une fois qu'on vous l'a donnée, on est un peu obligé de la garder" pourrait être la ligne qui résume le film. Pulvérisant très insidieusement toutes les règles de la comédie familiale comme nous avons l'habitude de les connaître, l'oeuvre glisse lentement du rire au grincement de dents, révélant tout à la fois le malaise, l'amour et les petites haines quotidiennes de 6 personnages que tout devrait séparer mais qui collent ensemble semaine après semaine. L'ainé au caractère de cochon, râleur mais tendre, le cadet, nerveux, stiff et tendu, la plus jeune, rétive au carcan familial, l'épouse qui nous fait exploser de rire en reçevant un collier en cadeau, la mère dans un autre monde et le serveur docile, timide, pragmatique et hors de la famille, forment un cocktail à la fois très drôle et attendrissant. Daroussin et Frot reçevront de prix pour leurs rôles, Jaoui, Bacri et Klapish pour l'adaptation du théâtre au cinéma.

Le résultat final est extrêmement marrant, prodigieux, porté par une écriture renversante de sensibilité. drôleries, absurdités et livré par des acteurs parfaits. La symbiose est parfaite.

Pour bien rire intelligemment tout en voulant être étonné d'un rythme extraordinaire de précision des dialogues.

 Petit bijou de la comédie noire française.



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